À Abuja, elles étaient plus de 500, venues des 36 États, pour réclamer davantage de sièges réservés aux femmes au Parlement nigérian. « 35 % des postes pour les femmes » : c’est la revendication portée devant l’Assemblée nationale, où un projet de loi est en discussion.

Depuis des années, les textes favorables à l’égalité politique sont rejetés. Les militantes n’oublient pas : en 2022, cinq propositions de loi avaient été enterrées, déclenchant des manifestations. « Nous avons promis de nous venger dans les urnes », rappelle l’avocate Ebi Austin. Résultat : plusieurs élus opposés ont perdu leur siège.

Cette fois, les manifestantes veulent forcer la main aux parlementaires. Parmi elles, de jeunes étudiantes comme Awodogan Idowu, 18 ans, convaincues qu’un quota encouragerait d’autres femmes à se lancer en politique.

Le combat se heurte à des résistances fortes, nourries de préjugés sur le rôle des femmes. Mais la mobilisation s’intensifie et la majorité électorale féminine devient un argument de poids. Reste à voir si la classe politique masculine cédera à cette pression croissante. 

Cir-Raoul HOUNGBEDJI