LAURENCE NDONG, MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET DES MEDIAS
Femmes en vue

LAURENCE NDONG, MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET DESMEDIAS , PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT GABONAIS

« La femme est le premier facteur du développement économique dans toute société humaine »

LAURENCE NDONG

Madame le Ministre, il y a un moment qu’une femme avait dirigé le stratégique Ministère de la Communication et le Porte-Parolat du Gouvernement, votre choix et confirmation récente à cette double fonction est-il la manifestation de l’importance qu’accorde le Gabon et le Président de la Transition, Chef de l’État à la question du Genre ?

Les plus hautes autorités du pays, en tête desquelles le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, mettent en effet un point d’honneur sur la valorisation de la femme au sein de la société gabonaise. Vous avez certainement remarqué la présence au sein du Gouvernement gabonais de plusieurs femmes. Tout comme vous avez pu observer le rôle prépondérant que jouent les femmes à la tête d’un grand nombre d’administration. Évidemment, la femme est le premier facteur du développement économique dans toute société humaine. Il n’est donc pas étonnant qu’elle prenne une place de choix chez les décideurs.

Dans le secteur qui est le nôtre, celui de la Communication et des Médias, plusieurs femmes occupent des postes de direction aussi bien au ministère qu’au sein des médias publics. Par exemple, vous retrouverez aux directions générales de la communication, de Radio Gabon, de Gabon 24 ; aux présidences des conseils d’administration de Radio Gabon et de l’Agence Gabonaise. Donc, oui, au-delà de ma seule personne, c’est la manifestation de l’importance qu’accorde le Président de la République à la question du genre de façon générale et à la femme gabonaise tout particulièrement.

Quel est l’état des lieux du secteur de la Communication que vous avez trouvé à votre prise de service, quelles ont été vos premières actions et quelles sont vos perspectives ?

Pris de façon singulière, parler du secteur de la Communication est une vaste entreprise. A notre arrivée à la tête de ce ministère, nous avons trouvé de nombreux chantiers initiés mais pas achevés. A titre d’exemple, nous avons trouvé le dossier sur la télévision numérique de terre (TNT) qui est un projet structurant très important ; nous avons hérité de la question des épargnants de la Poste Bank, lui aussi essentiel ; il y a la situation de la radio Africa numéro 1, ainsi que d’autres dossiers que nous avons traités dans le domaine du numérique, qui ne relèvent plus aujourd’hui de nos compétences, mais auxquels nous avons apporté des débuts de solutions ou que nous avons résolu.

Nous en parlerons peut-être plus loin. Vous assumez également les fonctions de Porte-Parole du Gouvernement de Transition, quelle est la vision et les grands axes de travail du Gouvernement de Transition ?

En tant que Porte-parole, je peux résumer la vision du Gouvernement de la Transition en un mot : le pragmatisme. En effet, les nouvelles autorités gabonaises, en tête desquelles le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État ont, dès leur arrivée à la tête du pays, décidé de sortir le Gabon des abîmes dans lesquelles il était rendu, en menant des opérations concrètes qui ont directement impacté le quotidien de nos compatriotes. Vous n’êtes d’ailleurs pas sans savoir que le CTRI a dévoilé, le 13 novembre dernier, le chronogramme officiel de la Transition politique au Gabon. Ce chronogramme qui vise à impliquer activement le peuple gabonais dans un processus de décision démocratique, à travers une série d’étapes cruciales, est une passerelle essentielle vers la réalisation des six objectifs ambitieux de la transition, centrés sur la restauration de la stabilité, la réforme institutionnelle, la lutte contre la corruption, le développement durable, l’éducation, la santé, l’habitat, la route, ainsi que le dialogue national et la consultation publique.

Voilà les grands projets du CTRI à l’horizon 2025. Dans le cadre de la mise en route de ces projets, plusieurs actions ont déjà été réalisées dans différents secteurs. Dans le cadre du relèvement de l’économie nationale, vous avez été témoins des efforts consentis par le Gouvernement en matière de gestion de la dette gestion de la dette extérieure, pour résorber un certain nombre de créances, vis-à-vis de nos partenaires financiers. Il vous souviendra qu’en moins de trois mois de Transition, nous avons réussi à rembourser l’intégralité de nos créances auprès des bailleurs de fonds internationaux comme la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, la Banque Africaine de Développement, l’Agence Française de Développement et la Banque Islamique de Développement. Cela nous a permis de faire la démonstration que nous pouvons contrôler et gérer de façon circonspecte notre économie et que par ricochet, nous pouvons la stabiliser.

Le CTRI a dit vouloir rendre au Gabo[1]nais sa dignité. Cet objectif, plutôt englobant comporte des actions concrètes qui ont été réalisées en faveurs des populations. A titre d’exemple, le Gouvernement de la Transition avait très tôt lancé une opération de régularisation des artisans miniers dans l’arrière-pays. Cette initiative, menée dans le cadre de la réappropriation par les nationaux de cette activité longtemps restée aux mains des étrangers, avait suscité une grande frénésie chez les jeunes actifs, avec plus d’un mil[1]lier de cartes d’experts délivrés par le Ministère des Mines. Ces dernières semaines, la promesse qui avait été faite par le Président de la Transition de rétablir les allocations d’étude dans les lycées et collèges du Gabon a été réalisée. Tous les élèves répondant aux critères fixés pour bénéficier de la bourse scolaire, ont été servi à travers l’ensemble du territoire national. La promesse faite par le Chef de l’État de rouvrir les recrutements à la fonction publique, toujours pour les jeunes, est, elle aussi, suivie des faits depuis quelques semaines. Les opérations de vérification des dossiers d’intégration déposés par les jeunes Gabonais sont en cours dans les différents ministères qui les transmettrons ensuite au Ministre de la Fonction Publique. Le vœu émis par le Président OLIGUI NGUEMA de voir la réduction du prix du gaz domestique est aujourd’hui sui[1]vi des faits.

Concernant les infrastructures routières, en plus des nombreux travaux de réhabilitation engagés par le CTRI sur certains axes, le Gouvernement a pu obtenir du Groupe Colas, qui réalise les travaux de la Transgabonaise, que ce chantier d’aménagement soit livré à la fin du premier semestre de l’année 2024, plutôt qu’au début du mois de janvier 2025, comme initiale[1]ment prévu. Un autre axe de la vision du CTRI, comme son nom l’indique, est la réforme des institutions du Gabon.

A travers l’action du Gouvernement, les autorités souhaitent orchestrer un toilettage complet des textes qui régissent notre administration, et qui régulent le fonctionnement et la cohabitation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. C’est pourquoi le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, a mis un point d’honneur à l’organisation, au mois d’avril prochain, des assises du Dialogue National, où les Gabonais pourront se parler.

 Madame le Ministre, bientôt six mois que le Gouvernement de Transition a été mis en place, il y a quelques semaines il a subi un réaménagement qui vous a confirmé à votre poste, que peut-on retenir comme bilan à ce jour de votre Ministère en particulier, du Gouvernement de Transition en général, et de votre confirmation ?

Pour ce qui est de notre Ministère, anciennement Ministère des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, dont l’intitulé vient d’être reformulé, en Ministère de la Communication et des Médias, à not[1]re arrivée, nous avons pensé qu’il était bon de placer l’humain, ainsi que les conditions de travail au centre de notre politique. Aussi avions-nous, dans un premier temps, tenu à responsabiliser de cadres dans les directions centrales, à des postes longtemps restés vacants dans l’organigramme du Ministère, en formalisant les responsabilités que de nombreux compatriotes occupaient de façon informelle. Nous avons également, conformément à la loi, dans les entités sous tutelle, revalorisé les salaires des collaborateurs les moins rémunérés, en nous assurant qu’ils soient payés, avec effet immédiat, au moins au revenu minimum mensuel (RMM) qui est de 150.000 FCFA au Gabon.

Toujours en regardant aux conditions de travail, nous avons procédé à la rénovation des locaux du ministère et fourni du maté[1]riel de travail à l’ensemble des services de notre administration. Nous avons aussi mis en place un comité de pilotage qui regroupe l’ensemble des directeurs généraux de l’administration centrale et ceux des entités sous tutelle, ce qui n’existait pas avant notre arrivée. En procédant ain[1]si, nous avions pour objectif de créer de la transversalité, de la cohérence et de la cohésion dans la mise en œuvre des actions stratégiques de notre département ministériel et les résultats sont là. En outre, la remise en service de la chaîne de télévision Gabon Culture qui avait cessé d’émettre pour des raisons techniques avant notre arrivée, a figuré en bonne place dans nos priorités dès notre prise de service après le remplacement du matériel défectueux qui en était la cause. Nous avons revalorisé les salaires des agents des entités sous tutelle à hauteur du SMIG, notamment les salariés de Radio Gabon. Lorsque le Ministère comportait encore le pan numérique, nous avons réussi à obtenir :

 1) le financement de la construction d’un Data Center avec sa redondance sur le sol gabonais ;

2) le financement du Point GA (. GA) de notre nom de domaine national ;

3) le financement de la promotion de la messagerie électronique de l’administration ;

4) la signature d’une convention avec Tech24, qui est un regroupement de patrons d’entreprises du secteur du numérique, afin de lui assurer la collaboration, l’accompagnement du ministère et l’accès à la commande publique sur les marchés en dessous de 150.000 de FCFA, conformément à la décision du Chef de l’État. Notre action a également bénéficié à la société d’incubation du numérique du Gabon (SING) qui regroupe les start-up de l’écosystème du numérique grâce à l’engagement pris par le ministère de promouvoir la qua[1]lité de l’offre de nos start-up.

Nous avons obtenu, conformément aux instructions du Président de la République, l’augmentation de la subvention d’aide à la presse écrite qui est portée à 500 millions de FCFA, au lieu de 120 millions de FCFA en 2023. Pour clôturer les actions menées sur le plan national, la situation des épargnants de la Poste Bank ne nous a pas échappée. Grâce à la volonté des plus hautes autorités, nous avons inscrit une dotation spéciale de 10 milliards de FCFA en vue de commencer à procéder au remboursement. La cerise sur le gâteau, c’est l’octroi, à titre exceptionnel, par le Chef de l’État, de 500 postes budgétaires au monde des médias publics, suite à un plaidoyer que nous avons fait auprès du Président de la République, après le diagnostic établi au terme des rencontres sectorielles et des visites de terrain. L’acquisition de ces postes budgétaires nous permettra de régulariser prioritairement les situations administratives de nos personnels dans les entités sous tutelles et dans les services internes.

Sur le plan international, nous avons pu rétablir et normaliser les relations avec l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), ainsi qu’avec  Smart Africa.

Nous avons en[1]fin décroché le financement du projet Gabon Digital, pour 44 milliards de FCFA, pour la digitalisation de l’administration gabonaise. Ce qui est clair et inévitable, c’est que beaucoup de choses auront encore changé dans les prochains mois. La Restauration et la Reconstruction du pays sont les objectifs, à termes, de cette transition, il faut donc faire le maximum de choses possibles. Nous avons dit que nous voulions rendre au Gabonais sa dignité. Ce message que nous avons fait passer l’opinion, je l’ai déjà dit ailleurs, je le redis aujourd’hui, n’est pas une vue de l’esprit.

Le Gouvernement de la Transition dirigé par le Premier Ministre Raymond NDONG SIMA tient à la matérialisation de cette vision. Un dialogue national a été promis par le Président de Transition, Chef de l’État, et attendu par le peuple gabonais, se tiendra-t-il effectivement cette année ? Si oui, sera-t-il inclusif, ouvert à la diaspora et aux acteurs de la Société Civile ? La presse internationale sera-t-elle invitée à couvrir l’événement ? Comment cela se passera ?

Oui, les autorités de transition et le Président OLIGUI NGUEMA ont promis d’organiser un dialogue national. Oui ce dialogue se tiendra et oui, il sera inclusif ! Je crois l’avoir déjà dit plus haut, cette grand-messe est essentielle à la trajectoire sociopolitique que l’on veut donner au Gabon de de[1]main. C’est pourquoi, il y a quelques mois, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur Raymond NDONG SIMA avait appelé tous les Gabonais, où qu’ils soient, à formuler des propositions, afin de contribuer aux futurs débats.

Cette invitation avait aussi pour but d’impliquer tout le monde, de façon inclusive, à l’élaboration des sujets. Vous savez bien que cette rencontre va permettre au pays de remettre à plat un certain nombre de textes qui encadrent la vie de la Nation, de renforcer l’État de droit, de restaurer de la confiance des compatriotes aux lois du pays. Il est absolument de bon aloi que toutes les filles et tous les fils du pays apportent chacun sa pierre à l’édifice. Le travail se fait déjà en amont, aujourd’hui on en est au dépouillement des ces contributions, à la compilation et à la centralisation des sujets sous formes de grandes thématiques. Ce travail sera suivi de l’organisation des commissions qui travailleront à la synthèse des propositions. Il sera ensuite présenté, sous forme de rapport, aux différentes autorités, CTRI, Gouvernement, les corps constitués et à l’Archevêque de Libreville qui présidera les travaux de cette rencontre historique.

Encore une fois, toutes les bonnes volontés sont attendues à ce dialogue, que l’on soit à l’étranger ou non, on doit légitimement apporter sa contribution. Cet événement va aboutir à la mise en place d’une Assemblée constituante, à l’organisation d’un Référendum et à la transformation des recommandations de du Dialogue inclusif en textes de loi. Pour que tout ceci soit profondément gravé dans du marbre, le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État appelle tous les Gabonais, jeunes et moins jeunes, diaspora, société civile, presse à y participer.

L’Institut Africain d’Informatique (IAI) basé à Libreville au Gabon qui a fait la fierté de l’Afrique par le passé et qui se trouvait dans une situation déplorable a trouvé grâce aux yeux des plus hautes autorités de la Transition du Gabon, qu’en sera-t-il désormais ? Est-ce vrai que vous avez également suggéré au Président de Transition, Chef de l’État, une remise en service de la Radio Panafricaine Africa Numéro 1 ? Sera-t-elle effectivement remise en service sous votre leadership ?

Si on faisait un tout petit peu d’histoire, je vous dirais que l’Institut Africain d’Informatique est né de la volonté de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’OCAM qui en janvier 1971, avaient adopté et signé la Convention portant sa création. Cet établissement inter-Etats à caractère régional qui, était en effet sous la tu[1]telle du Ministère des Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication dont j’avais la charge avant le dernier remaniement gouvernemental. J’ai donc pu m’imprégner des difficultés structurelles de cette école et je peux en effet en parler. L’IAI a vocation à former des informaticiens de tous ni[1]veaux et de toutes spécialisations. Il se trouve que depuis plusieurs années, le Gabon est seul à payer ses cotisations annuelles et cela ne suffit pas à maintenir à flot l’institution.

La conséquence de cet état de fait est que de nombre[1]uses insuffisances ont surgi dans le fonctionnement de l’IAI : vétusté des bâtiments, insalubrité et problèmes d’intendance. Lorsque nous en avions la charge, nous avions préconisé dans un premier temps de dénoncer la convention qui lie le Gabon, pays cadre, aux autres pays membre, eu égard à leur total désintérêt vis-à-vis de l’IAI, afin de pouvoir reprendre en mains l’école de façon sereine. Nous nous sommes assez vite rendu compte de la longueur du temps que pourrait prendre la procédure, alors que nous souhaitons très rapidement réhabiliter et restauré cet outil de formation. Tout en n’abandonnant pas totalement le projet, nous avons également en sous-main le projet de délocaliser l’IAI à l’intérieur du pays. Cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives à l’école. Lorsque vous dites que l’IAI a trouvé grâce aux yeux des autorités du CTRI, vous n’avez absolument as tort, car l’instruction du Président de la République est de sauver l’IAI.

C’est pourquoi un montant de 400 millions de FCFA a récemment été débloqué par l’État gabonais, afin de régler la question d’arriérés de salaires des personnels de l’école, qui menaçaient de reconduire leur piquet de grève après 26 mois de non-paiement. Cette action aussi bien salutaire que symbolique a constitué la dernière que je posais en faveur de cette école en tant que ministre de tutelle et Président du conseil d’administration. Je ne doute pas un seul instant que mon successeur poursuivra les actions que j’ai initiées avec mes équipes pour redorer le blason de l’IAI. Cette école est une référence au plan national et elle constitue un de nos porte-étendards au niveau international. En ce qui concerne Africa numéro 1, c’est vrai qu’au niveau du ministère, la réhabilitation de cette radio est l’un de nos projets structurants les plus importants.

La bonne nouvelle c’est que le Président de la République nourrit la même ambition, celle de faire résonner à nouveau le tam-tam d’Afrique à travers les ondes. C’est donc en synergie que nous travaillons, avec mes équipes, avec les anciens d’Africa numéro 1 avec les potentiels investisseurs, sous l’impulsion du Chef de l’État, à la remise sur pieds de ce symbole du vert-jaune-bleu dans les meilleurs délais.

C’est le vœu de tous les auditeurs de la radio africaine, c’est aussi le vœu des autorités de la communication et heureusement, c’est la volonté du Président de la République. Alors le rêve est permis.

Madame le Ministre, vous êtes souvent membre de la délégation du Président de Transition lors de ses Visites de Travail à l’étranger, ce qui n’était pas souvent le cas pour les Ministres de la Communication au Gabon, est-ce à dire que le secteur de la communication est désormais valorisé, important dans la vision des autorités de la Transition et de son gouvernement, bénéficiant d’un regard favorable dans la mise en œuvre de la politique étrangère, ou c’est juste pour rassurer le reste de la diaspora gabonaise à faire le même choix que vous, celui de rentrer servir le Gabon ?

Non. Tous les membres du Gouvernement peuvent faire partie de la délégation du Président de la République, cela dépend de sa seule volonté, mais aussi des dossiers qu’il va traiter dans ces différentes missions. Une fois que cela est dit, il ne s’agit pas pour le Président d’accorder plus d’importance à la communication par rapport aux autres secteurs. Je suis Porte-parole du Gouvernement, cette fonction m’emmène souvent à participer aux déplacements du Chef de l’État. Rien de plus.

 Le Gouvernement de Transition a décidé de valoriser et faire du renforcement des capacités des acteurs des médias une priorité, qu’en sera-t-il et est-ce que cette mesure s’étendra aux médias privés ?

Le Gouvernement de Transition veut valoriser tous les secteurs d’activité dans notre pays. C’est l’objectif qui lui a été assigné par le CTRI, afin d’améliorer les conditions de vie de chaque Gabo[1]nais. En ce qui concerne le secteur de la Communication et des Médias, des signaux forts ont été faits dès le départ. Dès l’arrivée du CTRI, souvenez-vous que le Président OLIGUI NGUEMA avait immédiatement rassuré la presse en lui disant qu’elle devait garder la tête froide et faire son travail en toute quiétude.

 Souvenez-vous aussi que le Président de la République vient d’octroyer 500 postes budgétaires aux médias publics afin d’améliorer le service et de sécuriser les emplois des Gabonais de ce secteur. Souvenez-vous enfin que la subvention d’aide à la presse écrite privée vient d’être augmentée à 500 millions de FCFA, afin de permettre aux acteurs du privé de mieux structurer leurs entreprises. Le renforcement des capacités des médias publics va passer par les stages de perfectionnements, le recrutement de nouveaux profils qui sont favorisés aujourd’hui par les nouvelles dispositions prises par la fonction publique.

Pour ce qui est de la presse privée, il est clair qu’elle sera souvent invitée, lors des sessions de formation que le ministère de la communication organisera cette année. Nous sommes actuellement en discussion avec des partenaires qui nous accompagneront dans la mise en œuvre de ces sessions de formation.

Madame le Ministre, au terme de notre entretien, que souhaitez-vous ajouter pour compléter votre propos ?

Pour la fin, je souhaite rapidement énumérer un certain nombre d’actions structurantes et de réformes que nous comptons mette en œuvre. D’abord les textes réglementaires qui cadrent nos actions. Nous envisageons de réviser le code de la Communication. Nous comptons aussi initier une réflexion sur le statut particulier du communicateur. Les infrastructures ne seront pas en reste car nous comptons réhabiliter l’ensemble des stations de radio provinciales et la mise en place d’un réseau de radios communautaires et renforcer les plateaux techniques de Gabon Première, Gabon Culture, Radio Ga[1]bon et Agence Gabonaise de Presse. Dans nos perspectives, nous envisageons redonner à l’Agence Gabonaise de Presse ses lettres, en recentrant son activité exclusivement dans le souci de l’information, ce qui lui conférera la plénitude de son rôle d’agencier. Enfin, dans le cadre des activités de l’Institut Gabonais de l’image et du Son (IGIS), nous avons initié une réflexion sur la mise en place d’un grand festival du cinéma qui permettra de valoriser notre pays dans le domaine des arts et de l’industrie cinématographique.

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