À Guiberoua, dans le sud-ouest ivoirien, Simone Gbagbo
a troqué le ton combatif pour un appel à la sérénité. En campagne sous les
couleurs de son mouvement, le MGC, l’ancienne Première dame exhorte les
électeurs à “voter, et non manifester”.

Face à une foule dense, elle plaide pour la voie démocratique : “Nous
pouvons gagner, mais dans les urnes, pas dans la rue.” Deux femmes, dont
elle-même, se lancent cette année dans la course présidentielle — un symbole
fort pour un pays longtemps dominé par les hommes.

Mais la tension est palpable : plus de 700 arrestations et un mort ont été recensés lors des protestations de l’opposition, qui dénonce un scrutin “verrouillé”. Simone Gbagbo, désormais alliée du charismatique Charles Blé
Goudé, veut incarner le renouveau politique.

“Les femmes ivoiriennes sont désormais reconnues à tous les niveaux. Le changement est en marche”,
affirme-t-elle.Son défi : réconcilier un pays divisé depuis 2010, rallier les
abstentionnistes et affirmer son indépendance vis-à-vis des anciens clans.

Le 25 octobre, la Côte d’Ivoire saura si la “Mère courage” a réussi son
pari : transformer sa foi en un nouveau souffle politique.

Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI