Elle fut tour à tour militante, prisonnière, première dame, puis opposante. À 76 ans, Simone Gbagbo, surnommée la « dame de fer » ivoirienne, se lance dans la course à la présidence d’octobre prochain. Un retour spectaculaire pour une femme à l’histoire politique aussi tourmentée que marquante.
Ancienne compagne de Laurent Gbagbo, elle a longtemps été son bras droit, sa voix intransigeante face au régime Houphouët-Boigny, avant d’incarner le pouvoir aux côtés de son mari élu en 2000. Cependant, dans une crise sanglante après l’élection de 2010, Simone sera arrêtée dans un bunker, jugée, condamnée à 20 ans de prison… puis graciée en 2018 au nom de la réconciliation.

Une nouvelle bataille
Divorcée depuis, Simone a fondé son propre parti, le Mouvement des générations compétentes (MGC). Elle y promet une Côte d’Ivoire « modernisée et prospère », misant sur son expérience, sa verve et son aura auprès des anciens partisans de Laurent, désormais empêché de se présenter.
Une candidature symbolique
Dans un pays où seulement 30 % des députés sont des femmes, sa candidature revêt une dimension historique. Si elle l’emporte, Simone Gbagbo deviendrait la première présidente de Côte d’Ivoire.
Aimée par les uns, redoutée par les autres, elle reste une figure clivante. Mais une chose est sûre : après quatre décennies d’engagement et d’épreuves, la « dame de fer » entend écrire le chapitre le plus audacieux de sa vie politique.
Cir-Raoul HOUNGBEDJI





