Société

Maroc : lutte contre les crimes transnationaux.

Les ministres de la justice des pays atlantiques d’Afrique s’engagent contre le phénomène.

Le Maroc a accueilli le 23 avril dernier, le premier Forum de Coopération Sud-Sud entre les pays africains atlantiques dans le domaine de la Justice. Cet événement réunit les ministres de la Justice et les représentants de 23 États africains de la région atlantique.

Au menu des échanges, les questions de sécurité et d’intérêt commun, le terrorisme, la criminalité internationale organisée, la piraterie maritime, les droits humains, et la création d’un environnement propice à l’investissement.

Ilza Maria dos Santos Amado Vaz, Ministre de la Justice, de l’Administration Publique et des Droits de l’Homme de São Tomé et Príncipe a activement participé à l’événement.

« L’océan Atlantique est un espace maritime qui connaît d’importants problèmes de sécurité et où se produisent des crimes tels que la piraterie maritime, le trafic et d’autres crimes organisés contre les personnes et les biens, la pêche illégale et irrégulière et la destruction de la biodiversité et de l’environnement », explique-t-elle à Femmes d’Afrique. « Face à cette réalité, les ministres de la Justice des États africains se sont engagés, en complément d’autres initiatives régionales et internationales, à concerter les synergies, à surmonter les asymétries et à agir pour renforcer les institutions judiciaires dans le but d’assurer que nos systèmes judiciaires agissent de manière concertée et avec la capacité de lutter contre les crimes qui opèrent dans l’océan Atlantique et que mettent nos États en danger ». « Les spécificités de ces crimes nécessitent une approche très ciblée, afin que les réponses à des problèmes spécifiques aient plus de chance d’être des solutions concrètes », enchaîne Ilza Maria.

La zone atlantique africaine, qui regroupe 23 États, est une région distincte et prospère du continent africain. Cependant, elle fait face à des défis significatifs qui nécessitent une approche collective et une coopération renforcée entre les pays membres.

Pour répondre à ces besoins, le Processus d’Établissement des États Africains Atlantiques (PEAAA) avait été lancé en juin 2022. Le but est de créer un cadre de coopération régionale innovant qui permet aux pays participants de définir leur vision spécifique de coopération, de prioriser les actions et de développer des programmes adaptés.

Le 12 juillet 2023, à Rabat, lors de la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères du processus un programme de travail avait été élaboré pour définir la feuille de route de la coopération Sud-Sud. Cette feuille de route englobe divers domaines de coopération ; ce qui a servi de base pour l’organisation du premier forum sur la justice.

Renforcer la coopération Sud-Sud

Il est important de souligner que la coopération Sud-Sud est un élément clé pour le développement économique et social en Afrique. Les mesures d’accompagnement proposées par les ministres africains de la Justice sont essentielles pour garantir la pérennité et la mise en œuvre optimale des axes stratégiques de la “Déclaration de Rabat”. La conclusion d’accords de coopération conjoints, le développement de programmes conjoints pour renforcer les capacités des représentants des Etats membres du Forum dans des domaines d’intérêt commun, ainsi que l’organisation de visites de travail entre ces Etats membres en vue de s’informer sur les différents systèmes juridiques et judiciaires dans l’espace africain de l’Atlantique sont des mesures concrètes pour renforcer la coopération Sud-Sud.

La création de réseaux de coopération juridique et judiciaire, de groupes de travail thématiques dans des domaines spécifiques nécessitant une coopération plus approfondie, ainsi que le renforcement de la coopération dans le domaine de la justice avec les pays de la façade de l’Atlantique sont également des mesures importantes pour renforcer la coopération Sud-Sud et lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.

Le premier forum est une opportunité pour suivre les tendances actuelles de la coopération dans les domaines liés à la justice et d’en prévoir les mécanismes futurs selon une approche coordonnée et globale. Cette approche permettra de faire face aux défis auxquels sont confrontés les pays africains à l’interface atlantique, en vue de lutter contre la piraterie maritime, promouvoir une culture des droits de l’Homme, attirer les investissements et protéger l’économie, soutenir les initiatives juridiques et judiciaires visant à assurer un équilibre entre le développement durable et la protection de l’environnement, ainsi que de renforcer les mécanismes de coopération judiciaire internationale.

Sylvestre Tetchiada

LEAVE A RESPONSE

Your email address will not be published. Required fields are marked *