Lutte contre les VBG et promotion de l’Éducation des filles en Afrique / La 1e Conférence panafricaine de l’UA ouverte à Addis-Abeba
A l’ouverture la Conférence a abordé un thème crucial : « Le démantèlement des Violences Basées sur le Genre (VBG) pour faciliter l’accès des filles à l’éducation et leurs réussites ». Cette initiative, d’une importance capitale, met en lumière les obstacles systémiques qui entravent l’autonomisation des filles à travers le continent et propose des solutions pour les surmonter.
A l’ouverture la Conférence a abordé un thème crucial à savoir le « Le démantèlement des Violences Basées sur le Genre (VBG) pour faciliter l’accès des filles à l’éducation et leurs réussites ». Cette initiative, d’une importance capitale, met en lumière les obstacles systémiques qui entravent l’autonomisation des filles à travers le continent et propose des solutions pour les surmonter.
« Ce thème souligne l’importance de lutter contre les VBG afin de garantir que les filles aient non seulement accès à l’éducation, mais qu’elles puissent également réussir dans leurs parcours éducatifs sans les obstacles que ces violences représentent », a souligné Angela Martins, directrice du développement social, de la culture et des sports ministère de la santé, des affaires humanitaires et du développement social, dans sa note introductive.

« Les VBG sont un phénomène omniprésent et destructeur qui affecte profondément la vie des filles et des femmes en Afrique », a encore affirmé Martins pour qui ces violences prennent diverses formes, allant des mariages précoces et forcés aux mutilations génitales féminines (MGF), en passant par les violences sexuelles et domestiques.
Selon l’UNICEF, environ 125 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont été soumises à des MGF, et une fille sur trois dans les pays en développement est mariée avant ses 18 ans. Selon les orateurs, ces pratiques ont des répercussions dévastatrices sur l’éducation des filles. Les mariages précoces, par exemple, mettent souvent fin à leur scolarité et les plongent dans un cycle de pauvreté et de dépendance. Les MGF, quant à elles, non seulement violent les droits fondamentaux des filles, mais causent également des problèmes de santé graves, qui peuvent interférer avec leur capacité à suivre une éducation de qualité. En outre, la violence sexuelle et les abus en milieu scolaire créent un environnement de peur et de stress, décourageant les filles de poursuivre leurs études.
L’Éducation : un levier pour briser le cycle de la violence
L’éducation des filles est un puissant levier pour briser le cycle de la violence basée sur le genre. « Lorsqu’une fille est éduquée, elle est mieux équipée pour défendre ses droits et pour contribuer au développement économique et social de sa communauté », a plaidé, à Femmes d’Afrique Magazine, Simone Yankey-Ouattara, Coordinatrice par intérim UA-CIEFFA. Selon l’UNESCO, chaque année supplémentaire de scolarité peut augmenter les revenus futurs d’une fille de 10 à 20 %. De plus, les femmes éduquées sont plus susceptibles de se marier plus tard et d’avoir moins d’enfants, réduisant ainsi les risques de mortalité maternelle et infantile.
« L’initiative de l’Union Africaine à travers cette conférence vise à créer des stratégies efficaces pour démanteler les VBG et promouvoir l’accès des filles à une éducation de qualité », s’est réjouie Janet Ramatoulie Sallah-Njie, rapporteuse spéciale sur les droits des femmes en Afrique, Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples de l’UA. « Des politiques doivent être mises en place pour protéger les filles contre les mariages précoces et les MGF, et pour garantir leur sécurité en milieu scolaire. En outre, il est crucial d’investir dans des programmes de sensibilisation et d’éducation communautaire pour changer les attitudes et les normes sociales qui perpétuent ces violences », a poursuivi Ramatoulie Sallah-Njie.
Témoignages poignants
Lors de la conférence, des experts, des activistes, des responsables politiques et des éducateurs se sont réunis pour partager leurs expériences et leurs stratégies. Des témoignages poignants de survivantes de VBG ont souligné l’urgence d’agir. « J’ai été mariée de force à 15 ans et j’ai dû quitter l’école. Aujourd’hui, je me bats pour que ma fille puisse terminer ses études et avoir un avenir meilleur », a raconté Amina, une activiste du Kenya.
Les débats ont également mis en lumière des initiatives réussies à travers le continent. Par exemple, en Sierra Leone, le gouvernement a mis en place des lois strictes contre les mariages précoces et les MGF, et a lancé des programmes de réintégration scolaire pour les filles mariées ou enceintes. Au Rwanda, des programmes de mentorat et des clubs de filles en milieu scolaire ont été créés pour offrir un soutien psychosocial et encourager les filles à poursuivre leurs études.
Recommandations et perspectives d’avenir
La conférence a abouti à plusieurs recommandations clés pour démanteler les VBG et promouvoir l’éducation des filles en Afrique :
1. Renforcement des cadres juridiques. Les gouvernements doivent adopter et appliquer des lois strictes contre les VBG, y compris les mariages précoces et les MGF, et garantir que les victimes reçoivent un soutien adéquat.
2. Éducation communautaire. Il est essentiel de sensibiliser les communautés aux dangers des VBG et à l’importance de l’éducation des filles. Les leaders communautaires, les parents et les éducateurs doivent être impliqués dans ces efforts.
3. Création d’environnements scolaires sûrs. Les écoles doivent être des espaces sécurisés où les filles peuvent apprendre sans crainte de violence ou de harcèlement. Cela inclut la formation des enseignants pour reconnaître et répondre aux VBG et l’établissement de mécanismes de signalement efficaces.
4. Programmes de soutien aux filles. Des initiatives telles que des bourses, des programmes de mentorat et des clubs de filles peuvent aider à surmonter les obstacles économiques et sociaux à l’éducation des filles.
« Le démantèlement des VBG est une condition sine qua non pour garantir l’accès des filles à une éducation de qualité en Afrique », a estimé Julie Mwabe, Responsable du Plaidoyer mondial et du public du Partenariat Mondiale pour l’Education (de son acronyme anglais GPE – Global Partnership for Education). « La Première Conférence Panafricaine de l’Union Africaine sur l’éducation des filles et des femmes en Afrique marque un pas important vers cet objectif », a renchéri Simone Yankey-Ouattara. « En travaillant ensemble, les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les communautés et les individus peuvent créer un avenir où chaque fille a la possibilité de réaliser son plein potentiel, libre de toute forme de violence », a conclu cette responsable de l’UA-CIEFFA.
Sylvestre Tetchiada, à Addis-Abeba